La discothèque idéale de Mr Mandarine : Belle pomme d’or de Frédéric Paris

« Belle pomme d’or »
de Frédéric Paris
Petite alouette N°2

Précisions liminaires
que l’on peut passer si l’on sent qu’on ne va pas avoir le temps de lire toute la chronique

Steve Waring, Anne Sylvestre, Alain Gibert, nombre des musiciens de l’association Enfance et musique etc. La liste est longue des chanteurs pour enfants qui se sont intéressé aux musiques traditionnelles. La plupart des régions de France ont proposé sous une forme ou une autre un répertoire enfantin particulier issu des traditions populaires (voir par exemple la chronique  » Kalon ur vamm »). Sans parler des innombrables trésors qu’offrent les cultures du monde (voir la chronique « Chansons d’ailleurs »).
Les enfants ne se préoccupent guère de savoir si la chanson qu’ils écoutent est une authentique composition originale ou si elle est issue d’un répertoire traditionnel. Mais, à priori on serait tenté de penser qu’ils seront plus sensibles aux chansons contemporaines, plus proches peut-être de leur quotidien tant par les thèmes que par les musiques. Quoique l’on peut aussi bien imaginer au contraire que les chansons patrimoniales, patinées par le temps, offrent quelque chose « d’essentiel » qui transcende les générations et emporte l’adhésion de tous ou presque. Il me semble, à l’usage, que les deux propositions sont vraies. Et, une fois de plus, quand on en vient à questionner le goût des enfants et les critères qui régissent leurs prédilections, le terrain devient mouvant et les réponses incertaines. Ce qui est sûr c’est que l’étiquette « musique traditionnelle » (ou « folk », ou « folklore régional » etc.) ne doit pas être un critère restrictif. Elle ne doit pas conduire, par exemple, à penser qu’il s’agit d’une musique trop particulière réservée à des ateliers menés par des spécialistes ou à des natifs de la région représentée. Par exemple, « Belle pomme d’or », que je chronique aujourd’hui, bien que très « trad », emporte la plupart du temps la conviction de l’auditoire, adultes compris.
Je ne conclurai pas ce préambule sans préciser, c’est important, que ce label, « musique traditionnelle », n’est pas non plus un gage de qualité à priori. Les productions médiocres, voire absolument nulles ne manquent pas dans cette catégorie, comme dans les autres. Hélas.

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Maintenant, la chronique pour de bon

Frédéric Paris est un talentueux musicien bien connu des milieux « folk ». Multi-instrumentiste (accordéon diatonique et clarinette en tête, mais aussi tout un tas d’instruments à vent, à cordes ou à clavier), il chante aussi fort bien. Ambassadeur infatigable des musiques traditionnelles de sa région, il compose à ses heures de forts jolis airs à danser. Son intérêt pour le répertoire de l’enfance ne doit rien au hasard : il est instituteur adepte de la pédagogie Freinet.
Produit par le conseil général de la Nièvre, l’album propose 17 chansons traditionnelles collectées dans le Morvan et le Nivernais auxquelles s’ajoutent des formulettes, une comptine et un « appel ».

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Comme souvent avec les répertoires traditionnels, l’envie vient vite de chanter et les chansons s’y prêtent bien. Les mélodies, souvent magnifiques, s’apprennent facilement, il y a presque toujours un refrain à reprendre en chœur ou des phrases à répéter (façon « chanson à répondre »). Les textes et les formes sont très variées (virelangue, énumération, chanson à danser, formulette, etc.) et c’est avec plaisir que l’on découvre de nouvelles versions de chansons connues comme « L’alouette est sur la branche », « Les prisonniers de Nantes », « Nous la plumerons » (une version de « Alouette, gentille alouette »), « Gentil coqueliqui » (ici, une version en virelangue de « Gentil coquelicot »)
Le livret, passionnant, regorge d’informations : tous les textes bien sûr, mais aussi des commentaires sur les musiques et les usages des chansons, une bibliographie des sources et une description des instruments utilisés. Accordéon diatonique, clarinette, toutes sortes de flûtes, cornet à pistons, contrebasse, vielle à roue, cistre, cornemuse, harmonium, et, plus « exotiques »: le pinet (une clarinette rustique), la corne, les forces. A quoi s’ajoutent toutes sortes de sons: grelots, sabots, sifflets, tambours, pailles !
Sur les 6 adultes et les 5 enfants qui ont participé à l’enregistrement de ce disque, 7 portent le nom de Paris. Une affaire de famille donc.

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Le premier album de Frédéric Paris pour les enfants « Petite alouette » est devenu assez rare. Mais ça vaut la peine de le chercher (pensez aux bibliothèques bien sûr) il est aussi bon que « Belle pomme d’or » et tout à fait dans la même veine.
« Petite alouette » Amta 1996

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